Ce premier axe des rencontres nationales a porté sur les "Droits culturels". L'anthropologue et chercheuse Marie Ducellier a questionné en ouverture ce qu’apportent (ou peuvent apporter) les droits culturels à l’éducation aux images. Une table-ronde s'en est suivie avec Fabrice Caparros, Eric Fourreau et Fanny Tuchowski, modérée par Marie Ducellier.
📍 Théâtre des 3 Ponts, Castelnaudary
📅 Novembre 2024
Le cadre des droits culturels invite depuis plusieurs années les professionnel·les de la culture, tous champs confondus, à une réinterrogation de leurs postures et pratiques vis-à-vis de leurs traditionnels « publics » et « non-publics ». L’approche des droits culturels, ancrés dans les droits humains fondamentaux, remet en question les logiques traditionnelles d’« accès » et de « consommation » des biens culturels. Elle propose plutôt une vision où chaque personne dispose des droits, libertés et responsabilités à participer à la connaissance, la pratique, la diffusion et le développement des ressources culturelles, qu’elles soient ordinaires, quotidiennes ou officielles.
En s’attachant en priorité aux personnes, chacune étant reconnue comme « être de culture », les droits culturels impulsent de nouvelles relations entre les individus au moyen d’une mise en dialogue de toutes les cultures. Face à la hiérarchisation et à la classification historiques des images dans le domaine de l’éducation à l’image (cinéma d’un côté, audiovisuel et numérique de l’autre), les droits culturels pourraient-ils représenter une ressource précieuse pour répondre aux nombreux défis de renouvellement de ce champ ?
Comment envisager non plus l’opposition ou la séparation des différentes images et pratiques de l’image, mais plutôt leurs liens et leur mise en regard réciproque ? Ce temps d’échange aura pour objectif d’explorer les possibilités et les limites d’une telle rencontre.
→ Marie Ducellier est anthropologue, chercheuse postdoctorale au laboratoire du GEMASS (Sorbonne Université). Après une thèse sur les enjeux de rénovation de l’éducation à l’image au prisme des cultures juvéniles ordinaires, elle étudie les processus d’intermédiation dans les projets culturels de territoire. Elle les interroge en tant que formes contemporaines de l’éducation populaire et s’intéresse à la manière dont elles contribuent au renouvellement démocratique des sciences et des savoirs.
→ Fabrice Caparros est directeur de Ciném’Aude, association d’éducation populaire qui porte le cinéma sur 20 salles du département de l’Aude depuis 1984 avec une programmation art et essai, des missions d’éducation à l’image et d’accès à la culture pour toutes et tous. Depuis 30 ans, il conduit toutes ces missions auprès du public. Investi dans plusieurs associations (AFCAE, GNCR) afin d’accompagner un cinéma de qualité, engagé pour les Audoises et Audois, il coordonne depuis plus de 10 ans le dispositif Collège au cinéma, faisant de ce dernier un pivot dans les objectifs de son association.
→ Éric Fourreau occupe depuis 30 ans différentes fonctions dans le domaine de la culture. Rédacteur en chef de plusieurs revues, il est lui-même l’auteur de trois ouvrages et dirige le livre L’éducation artistique dans le monde, paru en juin 2018. De 2008 à 2014, la ville de Toulouse fait appel à ses services pour plusieurs missions avant qu’il devienne conseiller culturel de la ville et la métropole. Depuis 2014, il accompagne de nombreuses collectivités locales et structures culturelles comme consultant. De 2019 à 2022, il anime l’Observatoire des droits culturels dans le Comminges. Depuis l’automne 2023, il accompagne la démarche du PETR du Grand Quercy autour des droits culturels. Au sein des éditions de l’Attribut qu’il fonde en 2004 et pour lesquelles il a édité une quarantaine de livres et organisé près d’une centaine de rencontres, il coordonne également le comité éditorial de NECTART, revue de réflexion sur les mutations culturelles et numériques (2015), DARD/DARD, revue sur la transition écologique et sociétale (2019) et PANARD, revue sur la culture du sport (2022).
→ Fanny Tuchowski est Docteure en Arts, Sciences de l’art, plasticienne et chercheuse associée au LERASS. Elle a mené une thèse en art et santé ayant pour objectifs d’observer et d’analyser des ateliers artistiques menés par des artistes professionnel·les à destination de personnes dépisté·es fragiles. Ce contexte multipartenarial lui a permis de collaborer avec différentes entités : culturelles (centre chorégraphique, scène européenne de théâtre, etc.), institutionnelles (CHU, mairies, régions, etc.) et privées (fondation, mécénat). Sensibilisée aux « activités de coopération » (Becker, 1988, 1999), elle contribue, dans les projets de recherche-action, à la création de passerelles entre milieux académiques et extra-académiques. Elle oriente ses projets interdisciplinaires en direction des publics vulnérabilisés (milieu de soin, quartier prioritaire, apprentissage du français, milieu carcéral, personnes victimes de discriminations LGBT, etc.).