L’École Rêveries

Présentation

Les coordinateur.rice.s ont pu visiter l’exposition Bleu, blanc, rouge. Quand l’art travaille l’école organisée en collaboration par Lieux Fictifs et la Friche Belle de Mai. Ils.Elles ont découvert la projection-immersion des nombreux tableaux qu’offre le film L’Ecole Rêveries de Florence Lloret. À partir de l’expérience de la réalisatrice et de celle des participant.e.s, l’enjeu de l’atelier était d’ouvrir la réflexion sur la place que peut ou doit prendre le cinéma et l’art au sein de l’institution scolaire. Comment construire cette place, que ce soit d’un point de vue du rapport à l’espace, au temps de l’école, et de la relation aux enseignant·es et aux élèves ? 

Restitution

Grâce à ce film et à deux autres projets nommés L’alphabet des oubliés et Vercors, notre histoire, la réalisatrice évoque lors de l’atelier sa problématique autour de l’école :  

« Si ce que nous (artistes) proposons reste assigné aux logiques scolaires, nous ne dérangeons rien. Si au contraire ce que nous proposons s’aventure sur le terrain de la création, nous dérangeons forcément : l’espace, le temps, les modalités de la relation éducative. 

Et plus encore dans le cas de L’Ecole Rêveries qui a pris l’école pour sujet et met en crise sa fonction et son fonctionnement. Mais il faut se tenir à ce vide que vous ouvrez pour que quelque chose se passe, advienne, dont vous n’aviez pas idée avant d’accomplir ce travail. Les enfants, les adolescents, s’y sentent autrement écoutés et ils touchent, perçoivent, leur propre état créateur. J’entends créateur au sens large, porteur d’un monde, d’une expérience et d’une pensée propre. 

Je crois qu’il faut défendre la nécessité de tels espaces dans l’école, des sortes d’en dehors qui paradoxalement donnent du souffle au-dedans, aux élèves, mais aussi aux professeurs. 

D’expérience, ouvrir ce chemin de la création à l’école, est plus facile au primaire, qu’au collège et au lycée où les emplois du temps morcelés, l’absence de temps et d’espace pour le dialogue avec l’ensemble des professeurs d’une classe, rendent l’aventure presque impossible. J’ai bien dit presque, et il conviendra de s’appesantir sur les expériences réussies pour que peut-être, elles en inspirent d’autres. » 

Témoignage

« Un très beau projet, très beau film et une cinéaste avec qui il a été très intéressant d'échanger sur le travail artistique qu'elle a mené dans le milieu scolaire et qui rappelle si besoin les choses à ne pas perdre de vue pour amener l'art à l'école. Super rencontre ! »

Animé par Florence Lloret

« Faire un film est une aventure. Et le propre de l’aventure, c’est d’aller dans cet inconnu qui nous fait nous sentir vivant. »
Florence Lloret est réalisatrice et auteure de plusieurs films documentaires. Elle poursuit depuis plusieurs années une réflexion sur la place de la création à l’école et a dirigé la production de nombreux projets artistiques au sein d’établissements scolaires, auxquels elle a associé édition de ressources et formations professionnelles. Elle est l’auteure de « A l’abri de la forêt », livre-film sur deux expériences de création dans une école primaire et un collège de Marseille. Avec « L’école rêveries », Florence Lloret s’engage dans une nouvelle réalisation et fait basculer l’école de cadre à sujet d’une création. « J’ai pris ma caméra et me suis établie dans un lycée à Marseille, voulu regarder élèves et professeurs à égalité, les emporter dans une rêverie sur l'école. »